Dans un article publié le 21 août 2019, intitulé « Nous avons testé le niveau d’exposition de téléphones portables populaires. Maintenant la FCC enquête. », le journaliste Sam Roe, livre le résultat d’un travail d’investigation de plus d’une année.

Ce journaliste du Chicago Tribune faisait partie d’une équipe de journalistes qui a remporté le prix Pulitzer du journalisme d’investigation 2008 pour son examen de jouets dangereux et d’autres produits pour enfants. Roe a également été finaliste du prix Pulitzer à quatre reprises.

Ce dernier nous a contacté il y a maintenant plus d’un an quand il a découvert les informations concernant notre alerte sur le scandale industriel et sanitaire du Phonegate faisant suite aux révélations que nous avons obtenues des rapports de tests réalisés par l’Agence nationale des fréquences (ANFR).

Le choix de tests indépendants 

Le choix du Chicago Tribune a été de tester de manière indépendante 11 modèles de téléphones portables parmi les plus populaires, dont l’IPhone 7 et 8 d’Apple, les Galaxy S8, S9, J3 du constructeur coréen Samsung et le Motoe5 Play de Motorola.

Les essais de la Tribune ont été effectués par RF Exposure Lab, un laboratoire installé à San Marcos, Californie, qui est reconnue par la Federal communication commission (FCC) comme étant accréditée pour tester le rayonnement radiofréquence des appareils électroniques. Depuis 15 ans, le laboratoire effectue des essais de rayonnement pour les entreprises de téléphonie mobile qui cherchent à obtenir l’approbation du gouvernement américain pour la mise sur le marché de nouveaux produits.

Des tests au contact du corps en usage réel 

Comme dans le cas des tests de l’ANFR, ceux-ci ont été effectués à la distance réglementaire de la FCC, entre 10 et 15 mm de la peau, à l’exception d’Apple qui teste ses IPhone à 5 mm depuis 2014, puis aussi à une distance plus réaliste correspondant à nos usages (poches) soit 2 mm.

Les résultats sont tout aussi inquiétants que ceux que nous avons révélés il y a maintenant 3 ans. En effet, l’IPhone 7 testé pourtant à 5mm dépasse largement la limite réglementaire américaine (1,6W/kg pour 1gr de tissu), soit 2,6 W/kg, 2,81 W/kg, et enfin 2,50 W/kg.

Source MacRumors

Apple, contacté par le journal, conteste la validité des tests réalisés et n’a pourtant pas voulu répondre aux questions du journaliste.

Quand aux trois téléphones Samsung, les niveaux de DAS s’envolent avec une mesure pour le Galaxy S8 de plus de 5 fois la limite réglementaire (8,22W/kg) ; mesure prise à la distance de 2 mm de la peau.

Concernant le Motorola e5 Play, le DAS est tout aussi élevé avec un dépassement de quatre fois la limite réglementaire.

La FCC mise devant ses responsabilités 

Devant les résultats des rapports de tests, la FCC se donne deux mois pour répondre aux nombreuses interrogations que posent la publication de ces mesures de DAS.

Pourtant, nous avions écrit en avril 2018 avec le Pr Devra Davis, Présidente de l’organisation Environmental Health Trust, au Président de la FCC, Ajit Paï pour l’informer des révélations du Phonegate des révélations du Phonegate et lui demander d’agir. Non seulement nous n’avons reçu aucune réponse de Monsieur Paï, mais celui ci a annoncé par un communiqué le 8 août dernierun communiqué le 8 août dernier qu’il n’apporterait aucune modification à la réglementation qui date pourtant de 1996 et dont nous savions qu’elle faisait courir un risque à la santé des utilisateurs.

Pour le Dr Arazi, Président d’Alerte Phonegate :

« C’est le premier grand média américain qui s’empare de l’affaire du Phonegate et nous en sommes sûrs c’est un tournant historique. Nous tenons à les remercier d’avoir eu le courage de publier des éléments accablants pour les plus grands fabricants de téléphones portables. »

Le Pr Devra Davis, membre de notre comité scientisme a réagi hier par mail :

« L’enquête de Chicago confirme  la mise en garde d’Alerte Phonegate depuis quelque temps déjà. Lorsque les téléphones sont testés comme ils sont utilisés, ils dépassent largement les normes en vigueur. Et ces lignes directrices pour les tests sont lamentablement inadéquates et ne protègent pas contre les dommages pour la reproduction humaine ainsi que des risques de cancer du cerveau. »